Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/82

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autrefois, allez !… le vrai bijou !… pas celui en « toc »… comme disent mes petits-fils…

— Mademoiselle Denyse est ravissante…

— Denyse — que vous me ferez le plaisir de ne pas appeler « mademoiselle » — est une bonne petite fille, obéissante et dévouée, qui éclaire de sa gaieté ma vieille maison, triste avant sa venue…

— Comment se fait-il que je n’aie jamais vu mademoiselle Denyse ?…

— Mademoiselle ?… encore !…

— Que je n’aie jamais vu « Bijou » à Paris ?… je vais si régulièrement à votre jour…

— Oui, mais vous venez de bonne heure, à l’heure où elle n’y est pas… et comme vous n’avez jamais, depuis seize ans, voulu dîner avec nous…

— Je ne dîne nulle part, vous le savez bien !… mais vous ne m’avez jamais parlé de Bijou… jamais donné de ses nouvelles…

— Parce que vous ne m’en avez jamais demandé.

— Je l’avais oublié, moi, ce petit être à peine entrevu… et pourtant, tout à l’heure, en voyant émerger d’un parterre de roses une délicieuse jeune fille, je n’ai pas eu la moindre hésitation… n’est-ce pas, mademoiselle ?…

Se reprenant, il dit en riant :

— N’est-ce pas, Bijou ?…

— C’est vrai !… M. de Clagny m’a demandé tout de suite si je n’étais pas Denyse de Courtaix… moi… j’avais su tout de suite aussi qui il était…