Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/92

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Sans paraître remarquer l’attitude singulière de son cousin, elle répondit, docile :

— À lui… pour le redire à M. Giraud… et comme il n’était pas là…

— C’est à Giraud que tu as…

— Fait la commission de grand’mère… oui…

L’air candide, elle ajouta :

— Pourquoi donc ça t’intéresse-t-il tant que j’aie fait cette commission à l’un plutôt qu’à l’autre ?…

Il répondit, plaisantant avec un peu d’embarras :

— Parce que je suis curieux, probablement ?… et la preuve que je suis curieux, c’est que j’ai envie de savoir quelle était cette commission ?…

— Grand’mère m’avait chargée de dire à M. Giraud… qui n’a pas d’habit…

— Pas d’habit, Giraud ?…

— Non !…

— Pas d’habit du tout ?…

— Tiens !… tu dis absolument comme moi !… non… pas d’habit du tout !… il avait prévenu qu’il ne dînerait pas… alors, comme M. de Clagny reste à dîner, et qu’il est en redingote. j’allais en avertir Pierrot, afin qu’il le dise à M. Giraud… as-tu compris ?…

— Oui… — fit Henry, — très bien !… mais Jean, qui est un homme chic, ne voyage jamais sans un jeu d’habits… il en a au moins trois ici… il lui en prêtera bien un… ils sont exactement de la même taille…