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VI


Quoiqu’elle se fût occupée du couvert, des fleurs, du service et des menus. Bijou fut prête la première.

Portant dans ses bras une énorme gerbe de roses, elle entra au salon à l’instant précis où la marquise venait de monter chez elle pour s’habiller.

Très occupée d’arranger ses fleurs sur une console, elle ne vit pas M. de Clagny qui la regardait de tous ses yeux, tandis qu’elle allait et venait, avec de jolis mouvements d’oiseau qui volète avant de se poser.

À la fin, il demanda, et sa voix fit tressaillir Denyse :

— Bien sûr, elle arrive de Paris tout droit, cette jolie toilette ?…

— Ah !… — fit Bijou effarée, — vous m’avez fait presque peur !…

Puis, venant au comte, elle dit, en tapotant gentiment sa légère robe, de gaze à peine rosée :

— Cette jolie toilette n’arrive pas de Paris… elle a été fabriquée à Bracieux, près Pont-sur-Loire…

Vraiment étonné, le comte demanda :

— Ah bah !… par qui ?…