Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/95

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— Par Denyse ici présente… et par une vieille ouvrière, habilleuse au théâtre,…

Il s’était levé, et, maintenant, tournait autour de la jeune fille avec une admiration presque craintive. Elle était si jolie, émergeant de cette vapeur rosée, qui semblait toucher à peine son petit corps merveilleux, et d’où sortaient ses épaules teintées, elles aussi, de la singulière lueur rose qui faisait unique sa peau si fine, si délicatement veloutée. Et M. de Clagny trouvait que Bijou était, non seulement jolie à ravir, mais étonnamment troublante avec sa bouche très gourmande et ses yeux très candides.

De toute sa personne s’exhalait un parfum de sensualité extrême, mais dans son regard si pur se lisait une déconcertante naïveté.

Et, tandis qu’il l’examinait curieusement, Bijou se disait que « le vieil ami de grand’mère » était beaucoup plus jeune qu’elle ne se le figurait.

Ce grand homme, resté svelte, avait vraiment tout à fait bon air, avec ses cheveux très blancs aux tempes et ses moustaches blondes, grisonnant à peine. Ses yeux bruns regardaient avec douceur, et sa bouche moqueuse, un peu méchante par instants, montrait dans le sourire des dents blanches et pointues, de vraies dents de jeune chien qui éclairaient singulièrement le visage.

Le silence devenait embarrassant. À la fin. Bijou dit :

— Grand’mère n’est pas encore descendue ?… je pensais la trouver ici ?…