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LE DÉFRICHEUR.

XXV.

le mariage et la noce.


Enfin, le dimanche, cinq octobre 1845, Monsieur le Curé de Grandpré fit au prône, avec toute la solennité accoutumée, la publication de bans qui suit :

« Il y a promesse de mariage entre Jean Rivard, ci-devant de cette paroisse, maintenant domicilié dans le Canton de Bristol, fils majeur de feu Jean Baptiste Rivard et d’Eulalie Boucher, ses père et mère de cette paroisse, d’une part ; et Louise Routier, fille mineure de François Routier et de Marguerite Fortin, ses père et mère aussi de cette paroisse, d’autre part. C’est pour la première et dernière publication. »

Le contrat de mariage avait été signé la veille par-devant Maître Boudreau, notaire de Grandpré. On y avait stipulé communauté de biens entre les deux futurs époux, douaire coutumier en faveur de l’épouse, don mutuel en faveur du survivant des deux conjoints. Le père Routier avait donné à sa fille, en avancement d’hoirie, une somme de six cents francs en argent, une vache, deux mères moutonnes, dix poules, un lit garni, une armoire, un rouet, sans compter le trousseau qui n’avait rien, il est vrai, d’aussi riche que les trousseaux de la plupart de nos jeunes citadines, mais qui en revanche se composait d’objets plus utiles et plus durables et devait être par conséquent plus profitable à la communauté.

Mais la partie la plus précieuse de la dot de Mademoiselle Routier consistait dans ses habitudes d’in-