Page:Hémon - Battling Malone pugiliste, 1925.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
179
PUGILISTE

tant pas à intervenir parce que les deux hommes rompaient les corps-à-corps d’eux-mêmes, en hâte, avides d’avoir les bras libres pour frapper de nouveau.

Dans la salle les connaisseurs hochaient la tête et se disaient l’un à l’autre : « Cela ne peut pas durer longtemps ! » Il y avait une note de regret dans leur voix, parce qu’ils se lamentaient d’avance de prévoir le dénouement abrupt et prochain d’une si émouvante bataille. Les autres, les profanes attirés là par le retentissement exceptionnel de la rencontre, ne se rendaient compte que d’une chose ; que le champion de leur race, l’inconnu d’hier, faisait mieux que bonne figure en face du nègre fameux, que c’était lui qui montrait le plus d’ardeur agressive, et cela leur suffisait.

Toutes les fois que le gong annonçait la fin d’une reprise, ils reprenaient leur souffle lentement et applaudissaient en se regardant l’un l’autre avec des yeux brillants. Les femmes disaient à leurs hommes assis près d’elles : « Il va gagner,