Page:Hémon - Maria Chapdelaine, 1916.djvu/147

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d’autrefois qu’il leur apprenait l’une après l’autre, ils l’aimaient d’une affection singulière.

…Tous les palais des rois
N’ont rien de comparable
Aux beautés que je vois
Aux Dans cette étable.

— Encore ? C’est correct.

Cette fois la mère Chapdelaine et Tit’Bé chantèrent aussi. Maria ne put s’empêcher d’interrompre quelques instants ses prières pour regarder et écouter ; mais les paroles du cantique redoublèrent son zèle et elle reprit bientôt sa tâche avec une foi plus ardente. « Je vous salue, Marie, pleine de grâce… »

Trois gros navires sont arrivés,
Chargés d’avoine, chargés de blé.
Nous irons sur l’eau nous y prom-promener,
Nous irons jouer dans l’île…

— Et maintenant ? Une autre chanson : laquelle ?

Sans attendre une réponse il entonna :

— Non, pas celle-là… Claire fontaine ? Ah ! c’est beau ça ! Nous allons tous chanter ensemble.

Il jeta un regard vers Maria ; mais voyant le chapelet qui glissait sans fin entre ses doigts il s’abstint de l’interrompre.

Il yÀ la claire fontaine
Il yM’en allant promener,
Il yJ’ai trouvé l’eau si belle
Il yQue je m’y suis baigné…
Il y a longtemps que je t’aime
Jamais je ne t’oublierai…