Page:Hémon - Maria Chapdelaine, 1916.djvu/170

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pondu à sa prière qu’en vous figeant dans une immobilité vraiment divine pendant que s’accomplissait le destin, pensiez-vous qu’elle allait, elle, douter ou de votre pouvoir ou de votre bonté ? C’eût été mal la connaître. Comme elle vous avait demandé votre protection pour un homme, voici qu’elle vous demande votre pardon pour une âme, avec les mêmes mots, la même humilité, la même foi sans limites.

« Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. »

Seulement elle se serre contre le grand poêle de fonte, et bien que la chaleur du feu la pénètre elle continue à frissonner en pensant au pays glacé qui l’entoure, au bois profond, à François Paradis qu’elle ne peut encore imaginer insensible, et qui doit avoir si froid dans son lit de neige…