Page:Hémon - Maria Chapdelaine, 1916.djvu/51

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— Tiens, fit Alma-Rose, voilà Chien qui vient se faire flatter aussi.

Maria baissa les yeux vers le chien qui venait lui mettre sur les genoux sa tête longue aux yeux tristes, et elle le caressa avec des mots d’amitié.

— Il s’est ennuyé de toi tout comme nous, dit encore Alma-Rose. Tous les matins, il allait regarder dans ton lit pour voir si tu n’étais pas revenue.

Elle l’appela à son tour.

— Viens, Chien ; viens que je te flatte aussi.

Chien allait de l’une à l’autre, docile, fermant à moitié les yeux à chaque caresse. Maria regarda autour d’elle, cherchant quelque changement à vrai dire improbable qui se fût fait pendant son absence.

Le grand poêle à trois ponts occupait le milieu de la maison ; un tuyau de tôle en sortait, qui après une montée verticale de quelques pieds décrivait un angle droit et se prolongeait horizontalement jusqu’à l’extérieur, afin que rien de la précieuse chaleur ne se perdît. Dans un coin la grande armoire de bois ; tout près, la table, le banc contre le mur, et de l’autre côté de la porte l’évier et la pompe. Une cloison partant du mur opposé semblait vouloir séparer cette partie de la maison en deux pièces ; seulement elle s’arrêtait avant d’arriver au poêle et aucune cloison ne