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MARIA CHAPDELAINE

prenant, un habitant de Honfleur, qui ouvrit la porte.

— On vient veiller ! cria-t-il de toutes ses forces en homme qui annonce une grande nouvelle.

Derrière lui entra un inconnu qui saluait et souriait avec politesse.

— C’est mon neveu Lorenzo, annonça de suite Éphrem Surprenant, un garçon de mon frère Elzéar, qui est mort l’automne passé. Vous ne le connaissez pas ; voilà longtemps qu’il a quitté le pays pour vivre aux États.

L’on se hâta d’offrir une chaise au jeune homme qui venait des États et son oncle se mit en devoir d’établir avec certitude sa généalogie des deux côtés et de donner tous les détails nécessaires sur son âge, son métier et sa vie, selon la coutume canadienne.

— Ouais, un garçon de mon frère Elzéar, qui avait marié une petite Bourglouis, de Kiskising. Vous avez dû connaître ça, vous, madame Chapdelaine ?

Du fond de sa mémoire la mère Chapdelaine exhuma aussitôt le souvenir de plusieurs Surprenant et d’autant de Bourglouis, et elle en récita la liste avec leurs prénoms, leurs résidences successives et la nomenclature complète de leurs alliances.

— C’est ça… C’est bien ça. Eh bien, celui-ci,