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hôpitaux, non seulement pour la cure des maladies, mais pour l’exécution et la surveillance des détails d’administration et des soins à donner aux malades.

6° La présence de la femme dans les fonctions judiciaires, comme juré et arbitre, sera pour tous une garantie de véritable justice humaine, c’est à dire d’équité.

La femme seule par sa douceur, sa miséricorde, ses dispositions sympathiques et sa finesse d’observation, peut bien comprendre que, dans toute faute commise, la société a sa part de culpabilité : car elle doit s’organiser plus pour prévenir le mal que pour le punir. Ce point de vue, surtout féminin, transformera le système pénitentiaire et suscitera de nombreuses institutions. C’est alors seulement que tous comprendront que la peine infligée au coupable doit être un moyen de réparation et de régénération ; la société ne tuera plus comme quelqu’un de faible qui a peur : elle amendera l’assassin au lieu de l’imiter ; elle forcera le voleur à travailler pour restituer ce qu’il a pris ; elle ne se croira plus le droit, lorsqu’elle enferme un condamné, de lui ôter sa raison, de le pousser au désespoir, au suicide, par le régime cellulaire ; de le priver complètement du mariage, de l’accoupler avec plus corrompu que lui. Connaissant bien sa part dé culpabilité, la société réparera les torts de son incurie dans les pénitenciers : elle sera ferme, mais bonne et moralisatrice : elle fera là, l’éducation qu’elle aurait dû faire dehors, et préparera des maisons de travail pour les libérés, afin que le mépris et la peur dont les poursuivent des gens souvent pires qu’eux, ne les poussent pas à la récidive.

7° La femme, portant dans le ménage social son esprit d’ordre