Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/122

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et d’économie, son amour des détails et son horreur des paperasses et des dépenses folles, réformera l’administration : elle simplifiera tout ; supprimera les sinécures, le cumul des emplois, et produira beaucoup avec peu, au lieu de produire, comme l’homme, peu avec beaucoup : la bourse des contribuables ne s’en plaindra pas.

8° Sous l’influence directe de la femme législateur, nous aurons un remaniement de toutes les lois : d’abord et avant tout, nous aurons des moyens préventifs, une éducation obligatoire ; puis le code de procédure sera simplifié ; du code civil refondu, disparaîtront toutes les lois concernant les enfants naturels et l’inégalité des sexes ; les lois sur les mœurs seront plus sévères, le code pénal plus rationnel et plus équitable. Par les réformes administratives nées de l’instinct économique de la femme, les impôts seront diminués ; son horreur du sang et de la guerre réduira de beaucoup l’affreux impôt du sang. Ayant voix délibérative, et sachant, par ses douleurs et son amour, ce que vaut un homme, ce ne sera qu’à bon escient qu’elle votera des levées de citoyens pour ces boucheries qu’on nomme des guerres : elle ne le fera que lorsque le territoire sera menacé, ou qu’il faudra protéger les nationalités opprimées ; dans tout autre cas, elle emploira le système de la conciliation.

9° La femme, qui est bien plus économe et bien meilleure analyste que l’homme, sérieusement instruite, aura bientôt reconnu que les nations, comme les individus, diffèrent d’aptitudes, et que le but de ces différences est l’union et la fraternité par l’échange des produits : elle détournera donc son pays de cultiver certaines branches d’industrie dans lesquelles d’autres peuples