Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/127

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pute ; qui éprouvent le besoin de tempêter à tout propos ; des hommes doux , patients ayant horreur de la lutte et très poltrons.

Des femmes qui aiment l’abstraction, généralisent et synthétisent beaucoup, qui n’ont d’intuition d’aucune sorte ; des hommes intuitifs, fins observateurs, bons analystes, incapables de généraliser…… J’en connais bon nombre.

Des femmes insensibles aux œuvres d’art, qui ne sentent pas le beau ; des hommes remplis d’enthousiasme pour l’un et l’autre.

Des femmes immorales, impudiques, sans respect pour rien ni personne ; des hommes moraux, chastes, vénérants.

Des femmes dissipatrices, désordonnées ; des hommes économes et parcimonieux jusqu’à l’avarice.

Des femmes profondément égoïstes, sèches, disposées à exploiter la faiblesse, la bonté, la sottise ou la misère d’autrui ; des hommes pleins de générosité, de mansuétude, prêts à se sacrifier.

Que résulte-t-il de ces faits indéniables ? C’est que la loi des différences sexuelles ne se manifeste pas par les caractères généraux qu’on a établis.

C’est que ces caractères peuvent fort bien n’être que le résultat de l’éducation, de la différence des préjugés, de celle des occupations, etc.

C’est que, de ces généralités pouvant être le fruit d’une différence de gymnastique et de milieu, l’on ne peut rien légitimement conclure quant aux fonctions de la femme : ne serait-il pas absurde, en effet, de prétendre qu’une femme organisée pour la philosophie et les sciences, ne peut, ne doit pas s’en occuper