parce qu’elle est femme, tandis qu’un homme incapable, mais assez sot et assez vaniteux pour ignorer son incapacité, peut et doit s’en occuper parce qu’il est homme ?
Les fonctions appartiennent à ceux qui prouvent leur aptitude et non pas à une abstraction qu’on appelle sexe : car en définitive toute fonction est individuelle dans sa totalité ou dans ses éléments.
VII
Nous avons dit pourquoi nous repoussons les théories que nous
avons esquissées ; disons pourquoi nous ne donnons ni ne voulons
donner une classification des sexes.
Nous ne donnons pas une classification, parce que nous n’en avons ni ne pouvons en avoir une ; les éléments manquent pour l’établir. Une induction biologique nous permet d’affirmer qu’elle existe ; mais dans le milieu actuel, il est impossible d’en dégager la loi : le véritable cachet féminin ne sera connu qu’après un ou deux siècles d’éducation semblable et de droits égaux : alors point ne sera besoin de faire une classification, car la fonction ira naturellement au fonctionnaire sous un régime d’égalité où les éléments sociaux se classeront d’eux-mêmes.
Mes croyances et mes espérances en ce qui concerne cet avenir, je ne les dirai pas ; car je puis être dans l’erreur, puisque je n’ai pas de faits pour contrôler mes intuitions, et tout ce qui est purement utopie a toujours un côté dangereux. D’ailleurs, n’ai-je pas dit qu’eussé-je une classification, je ne la donnerais