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Que, si la demande a pour motif la condamnation à une peine infamante, l’autre époux reste administrateur.

Que, dans tout autre cas, il soit fait inventaire, et que l’époux le plus utile soit nommé conservateur sous la surveillance d’un ou deux membres de la famille de l’autre époux, avec obligation de lui fournir une provision alimentaire.

Que l’arrêt prononçant le divorce ou la séparation porte le nombre, le nom et l’âge des enfants issus du mariage ; la somme annuelle que chaque époux est tenu de fournir pour leur entretien et leur éducation.

Que cet arrêt énonce à qui les enfants sont confiés soit de consentement mutuel, soit d’autorité familiale ou judiciaire.

Qu’il soit affiché au tribunal civil, au tribunal de commerce, à la porte de la mairie et inséré dans les principaux journaux du département.

Que cet acte accompagne la publication des bans d’un mariage subséquent sous des peines très graves.

La jeune femme. Ces mesures sont sévères : s’il est facile de divorcer, il ne sera pas facile de se marier ensuite.

L’auteur. Je ne le nie pas, Madame ; mais il vaut mieux empêcher le divorce par la difficulté de se marier ensuite, qu’en y mettant des restrictions : dans le premier cas, l’empêchement vient des entraves qu’on s’est créé soi-même : on s’est fait son sort ; dans le second la liberté individuelle est atteinte par l’autorité sociale : ce qui est un abus de pouvoir.

La jeune femme. Abordons les réformes légales concernant les mœurs.

L’auteur. Nous demanderons que toute promesse de mariage,