Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/237

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enfants, ne trouveriez-vous pas que ce serait une sotte manière de vous rendre bonnes pour les autres, que de s’y prendre à votre égard comme vous vous y prenez à légard de telles et telles ? Rendriez-vous un service que vous ne devez pas, à celles qui l’exigeraient insolemment ? Elles seront bien forcées de vous répondre que non. Alors, leur direz-vous, demandez ce service comme vous trouveriez juste qu’on vous le demandât.

Quelque jeune que soit une enfant, ne cédez jamais à ses caprices et à ses exigences : rappelez-vous qu’un enfant n’est fort que de la faiblesse de « ceux qui l’entourent : il ne pleure ni ne crie à crédit. Toutefois que votre résistance soit calme ; ne grondez pas, n’élevez pas la voix, n’essayez pas d’intimider l’enfant : il faut qu’il cède à la nécessité ou à la raison, non pas à la peur qui affaiblit l’âme.

Disons quelques mots du régime alimentaire. Les jeunes mères qui porteront leurs enfants à votre maison annexe, vous demanderont souvent des conseils sur ce point : dites-leur que toute mère doit nourrir son enfant, à moins qu’il ne soit constaté qu’elle est trop faible ou atteinte d’une affection organique ; qu’après le lait de la mère, celui qui convient le mieux, est celui d’une autre femme ayant à peu près le même âge, la même carnation, la même couleur d’yeux et de cheveux ; mais, qu’en général, si elles ne sont pas bien sûres de la nourrice, il vaut mieux élever l’enfant au biberon : le meilleur lait pour cet usage serait celui de la jument ; mais comme il est difficile de se le procurer, il faut avoir celui de la même vache : le lait de chèvre rend les enfants vifs, capricieux, mobiles : il faut l’éviter. Peu à peu l’on ajoute à cette nourriture de la panade faite