Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/289

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C’est donc une iniquité que de l’inférioriser civilement, de la repousser des emplois, de la déclarer incapable.

C’est donc une iniquité de l’absorber dans le mariage, d’en faire une serve, ou tout au moins une mineure.

C’est donc une iniquité que de lui ôter sa dignité et son autorité maternelles, lorsque le mari est vivant.

C’est donc un surcroît d’iniquité, après l’avoir déclarée faible, incapable, mineure sous tant de rapports, de la réputer très forte et très capable, très majeure, lorsqu’il s’agit d’être jugée, condamnée, punie et de payer les impôts ; plus forte et plus capable que l’homme, lorsqu’il s’agit de pureté, et de lui laisser la charge des enfants naturels, le fardeau de sa faute et de celle de l’homme.

Voilà ce que nous pensons, ce que nous disons ; et nous le redirons bien haut et sans cesse ; et nous le redirons si haut et si souvent, que celles qui dorment dans un bonheur relatif tout égoïste, ou dans l’immoralité où toute dignité s’oublie, seront bien forcées de se réveiller, et de songer à la situation et à l’avenir de leurs filles.

Jusqu’à ce que notre sang soit glacé par la mort, nous demanderons Justice pour la moitié du genre humain ;

Nous demanderons que l’on donne une éducation nationale aux filles ;

Que toutes les carrières leur soient accessibles, tous les diplômes accordés ;

Que la dignité civile leur soit pleinement reconnue ;

Que le Mariage soit une société fondée sur l’égalité, sous la protection du conseil de famille ;