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l’aide desquels les progrès réalisés dans les esprits s’incarnent dans les faits sociaux. La Raison générale, bien pénétrée de ces vérités, organisera sous la loi d’égalité, le concours de tous à la vie politique, concours par lequel seul on peut se réputer libre, en n’obéissant qu’à la loi qu’on a faite ou consentie. Tel est l’idéal de la société fondée par la Révolution Française ; idéal qui confond toutes les races, tous les peuples devant le Droit.

À l’aide de cet idéal supérieur, glorieux Credo de la foi de nos pères, nous comprenons que les individualités, les nations et les races supérieures ne sont pas des maîtres, mais des frères ainés, des éducateurs ; qu’elles commettent une lâcheté, un crime de lèse-humanité lorsqu’elles oppriment et abrutissent au profit de leurs passions égoïstes, ceux que la Raison leur confie comme élèves ;

Nous comprenons que, devant le dogme de la Perfectibilité, tombent tous leurs hypocrites prétextes de domination ;

Qu’enfin, en violant les droits de leurs semblables, elles nient les leurs propres ; qu’en les traitant comme s’ils étaient des brutes, elles se rangent elles-mêmes au rang des brutes qui n’ont pour loi que la force et la ruse.

Si la notion du Droit se transforme avec l’idéal social de 89 combien, en même temps, se précise, se purifie, s’élève la sublime notion du Devoir !

Respecter les Droits d’autrui égaux à ceux qu’on se reconnaît ;

Protéger quiconque est opprimé quand la société n’est pas présente ou n’a pas pour ;

Faire respecter sa dignité, son Droit ; car ne pas punir celui qui, sciemment et méchamment, y attente, c’est se rendre com-