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Vous avez à prouver enfin que les fonctions d’institutrice, de négociante, de teneuse de livres, de commise, de couturière, de modiste, de cuisinière, de femme de chambre, etc., n’équivalent pas à celles d’instituteur, de négociant, de comptable, de commis, de tailleur, de chapelier, de cuisinier, de valet de chambre, etc. ;

Je conviens qu’il est fâcheux pour votre triomphante argumentation, de se casser le nez contre les milliers de faits qui nous montrent la femme réelle remplissant, en concurrence avec vous, des fonctions très nombreuses ; mais enfin les choses sont ainsi, et il faut bien en tenir compte.

Messieurs, je vous accroche aux cornes de ce dilemme : si les fonctions sont la base du Droit, comme le Droit est égal, les fonctions sont équivalentes, et alors la femme n’en remplit point d’inférieures, puisqu’il n’y en a point. Celles qu’elle remplit sont alors équivalentes aux vôtres et, par cette équivalence, elle rentre dans l’égalité.

Ou bien les fonctions ne sont pas la base du Droit ; vous n’en avez pas tenu compte lorsqu’il s’est agi d’établir votre Droit : alors pourquoi parlez-vous des fonctions quand il est question du Droit de la femme ?

Tirez-vous de là comme vous pourrez : ce n’est pas moi qui vous décrocherai.


II


3° La femme produit moins que l’homme industriellement, dites-vous. Admettons que cela soit vrai ; comptez-vous pour