législateur, imbu de la croyance au péché originel, les rend responsables de la faute de leurs parents. Or, Madame, devant l’humanité et devant la conscience, il n’y a point de bâtards ; donc il ne doit pas y en avoir devant la société. Lorsque la femme y aura sa place, elle poursuivra la réforme des lois qui portent l’empreinte de dogmes surannés ; en attendant, combattons celles qui rappellent l’anathème lancé sur nous en conséquence du mythe d’Ève.
X
RÉSUMÉ ET CONSEILS.
La jeune femme. Avant d’aller plus loin, récapitulons ce que
nous avons dit jusqu’ici.
Devant l’idéal du Droit, nous devons être libres, égales aux hommes ; donc nous avons droit comme eux à tous les moyens de développement, droit comme eux à faire de nos facultés l’emploi qui nous convient, droit comme eux à tout ce qui constitue la dignité du citoyen.
Or, dans l’état actuel, la femme est serve, sacrifiée à l’homme ;
Elle n’a pas de droits politiques ;
Elle est infériorisée dans la cité, bannie de l’exercice des fonctions publiques ;
Elle est moins rétribuée que l’homme à égalité de travail ;
Dans le mariage, elle est absorbée, humiliée, mise à la merci
de son conjoint, dépouillée de ses droits maternels ;