Mardi 31 Août. — Impossible de relever notre position ; complètement accalminés ; très gêné par la houle, le gréement souffre. Nous dérivons et culons même à certains moments. Pour combien de temps en avons-nous dans cette brume « à couper au couteau » ?
Le capitaine estime que nous devons être par le travers de Guernesey. Craignant de ne pouvoir remplir mes engagements pour la Coupe d’Or et aussi avec une sorte de pressentiment sur les épaules, je demandai assistance à Monsieur Leygues, le priant de m’envoyer, si possible, un remorqueur. Je ne devais pas le regretter, car la journée du lendemain confirma mes prévisions.
À 6 heures, j’ai un sans-fil de Cherbourg m’annonçant que le remorqueur « Mammouth » est parti à ma recherche, de lui indiquer notre position. Nous serions bien embarrassés de le faire, car nous sommes complètement égarés, et le pire est que dans cette brume opaque, s’établit une petite brise qui nous force à naviguer nous ne savons où…
À 8 heures, nous entrons en communication avec « Mammouth » essayant de nous donner approximativement nos mutuelles positions.
Nous recevons du « Mammouth » son dernier appel à minuit.
Mercredi 1er Septembre. — À 4 heures, nous entrons