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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/116

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une âme à la mer

vilain temps et c’est sous une pluie battante que j’arrive sur le quai.

Mes deux barreurs qui m’accompagnent sont d’Arcachon ; c’est vous dire que par ce temps ils ont le cache-nez, les galoches et chacun le parapluie ; mais je suis en ciré, et lorsque je saute à bord de la Diligente par l’échelle de cordes, car la passerelle n’a pas été mise encore, je recueille tous les sourires amusés des Bretons, car les deux arcachonnais ont dû éteindre leurs parapluies pour embarquer.

Le 14 février, à 7 h. 1/2 du matin la canonnière prenait l’Aile II et l’Aile III en remorque.

Beau temps, mer plate. Je suis à bord de l’Aile II.

À 11 h. la Diligente mouille à San Remo. Je vais déjeuner à bord de la Diligente, invité par le Commandant et son second, en emportant mon petit déjeuner froid.

Repartis à 1 h. en remorque ; cette fois la Diligente a, en plus des deux Ailes, 1 autre 8 Mètres, un 6 Mètres, deux 8 m. 50 et trois 6 m. 50.

Le temps se bouche, la houle se fait. À 6 h., très secoués, nous entrons dans le joli port de Onéglia. J’étais trempée, le salut aux couleurs me trouve debout à l’arrière.

Gaiement, je rentre le pavillon national et sous les yeux des pompons rouges je travaille comme un simple matelot.

Les jolies cloches s’égrenaient dans un crépuscule jaune et bleu bien froid.