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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/118

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une âme à la mer

Le Commandant m’a remis un code de route ainsi que deux petits pavillons ; si la remorque fatigue trop mes bateaux, je pourrai faire signe et l’on diminuera de vitesse. Traversée très dure. Mer démontée.

Tantôt à la barre, tantôt aux signaux je travaille pour me réchauffer.

Plus rien n’est sec à bord, il fait un froid glacial. Mangé sur le pouce à 1 heure. « La Diligente » suit la terre pour nous abriter le plus possible.

Devant Savone elle diminue beaucoup de vitesse et son second Commandant vient sur l’arrière et me demande ce que je désire ; rentrer au port ou continuer sur Gênes.

Les bateaux fatiguent beaucoup, mais si l’on s’arrêtait il faudrait recommencer demain !

Je fais signe de continuer. Arrivée à Gênes, à 6 heures, trempée, gelée sous la tramontane, les montagnes sont couvertes de neige. « La Diligente » nous laisse entre les jetées du grand port après m’avoir longuement saluée.

Elle repartait de suite pour Onéglia où le lendemain par un temps presque plus dur elle amenait de force les froussards.

Un petit remorqueur nous prit et nous amena devant le club.

Les pompes en marche et vidant les seaux d’eau nous mettions un peu d’ordre à bord. Nous étions trempés, lamentables.