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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/132

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une âme à la mer

croyais. J’ai vu que la douceur n’existait pas, que le merveilleux silence était tué par le bruit ; j’ai alors essayé d’oublier la douceur, le silence et je me suis plongée dans la mêlée, dans l’âpre vie, j’ai eu l’air comme tout le monde.

Mais lorsque j’ai senti que je me dépouillais, je me suis arrêtée.

Je ne puis aller dans la vie plus avant.

Il me faut ma part de silence, il me faut ma part de douceur et mes heures de solitude, de recueillement, d’élévation.

J’ai besoin d’imaginer du Beau, de faire fleurir du rêve, de me promener souvent dans un jardin parmi les fleurs !

Où naviguer assez loin pour atterrir dans le pays où la douceur et le silence existent ?

Je me suis embarquée sur mon cher vaisseau qui a des ailes, je naviguerai toujours pour garder l’illusion du silence et de la douceur.



Ailée vole sur la mer, je me penche sur les cartes.

La France est loin, nous avons laissé la Belgique sa côte a glissé… nous sommes par le travers de la Hollande.

Au petit jour, le Danemark passera.