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une âme à la mer

cevons un yacht de course, gîté, couvert d’embruns, et luttant vaillamment contre la mer. Le timonier me signale : « Un yacht bâbord amures coupe notre route », et il ajoute pour lui-même avec stupéfaction : « Mais ! N… de D… il y a une femme à bord !!! » Reconnaissant alors « l’Aile II » je leur dis : « Mais c’est Mme Hériot qui court toujours sur ses yachts quel que temps qu’il fasse ! » « Eh bien, nom d’un chien, on peut dire qu’elle en a du cran c’te petite femme-là. » Oui, certes ! et j’ajoute à l’opinion de mon timonier, à laquelle tout l’équipage a souscrit, que je voudrais voir en France beaucoup de femmes comme Mme Hériot aimant la mer, la comprenant et entraînant à leur suite dans ce sillon fertile toutes les activités, toutes les énergies masculines qui sauraient rendre à la France la puissance maritime à laquelle elle pourrait si bien prétendre. J’abrège, je ne veux pas empêcher plus longtemps le lecteur de cueillir à son tour les charmantes fleurs que je lui fais pressentir au début de ces lignes et dont j’ai pu moi-même, en privilégié, déjà respirer le parfum.

J. B. CHARCOT.