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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/182

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une âme à la mer

font que mon âme monte jusqu’à vous pour vous admirer et vous aimer parmi la nuit et vos lumières.

Lune, tu vogues, ce soir, en croissant délicat, comme le plus simple et le plus pur des vaisseaux.

Je t’accompagne dans ton voyage solitaire et court, mes yeux ne peuvent se détacher de toi, et je reste sous ton joug.

Oh ! nuit adorable et calme, parfaite nuit, laisse-moi te respirer et comprendre ta beauté. Tu es si grande et je me trouve si petite.

Oh mer ! souple et soyeuse, tu chuchotes au long de la coque, tu t’entr’ouvres au passage de « Ailée », puis tu te refermes en rumeur ; ton écume jaillit comme un reproche d’avoir osé te troubler. Le sillage s’étire, et tu l’emportes jalousement, dans la nuit…

Je voudrais avoir la voix d’une sirène pour chanter ce que mon cœur contient !



Quel dommage que la jeunesse passe et que les beaux voiliers vieillissent !

Comme ils devaient être beaux ensemble !