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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/181

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le bateau de mon enfance

rai un chant que personne n’aura encore écouté.

Un chant jeune.

Mais vieux comme le monde.

Un chant qui montera de la mer, se perdre dans cette nuit bleue poudrée d’étoiles.

Je chanterai mon amour pour la mer, son envoûtement divin, sa beauté, lorsque mon vaisseau « Ailée » fend les vagues, lorsque s’envolent les blanches écumes.

Je dirai la poésie qu’elle me verse avec ses rêves nacrés.

Je dirai l’ensorcellement qui se dégage de cette nuit, alors que le gréement sombre se détache dans le ciel.

Je suis sous la domination embuée de ce quartier de lune qui va naviguer quelques instants avec nous parmi les étoiles.

Je cesse d’être réelle, pour appartenir davantage à ce grand univers où j’erre, palpitante, d’avoir su m’initier à ce mystère, d’avoir compris toute sa beauté grave.

Aussi d’avoir été si lointaine, je ne pourrai jamais plus redevenir une parmi mes sœurs qui n’habitent que la terre.


CHANT


Étoiles, vos scintillements dans ce ciel de velours