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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/245

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ixe olympiade

sur ses bateaux dont elle a tout étudié elle-même : dessin de la carène, disposition des mâts, coupe des voiles, répartition des poids. Son amour de la mer, son expérience, son énergie indomptable et son sens marin ont fait d’elle une virtuose du yachting de course, le plus passionnant des beaux-arts, le seul héritage qui nous reste de l’époque merveilleuse des voiliers.

Lorsque Madame Hériot est victorieuse, lorsqu’un nouveau trophée s’ajoute aux trophées innombrables dont le carré d’Ailée s’enorgueillit, c’est chaque fois une victoire française totale. Les pavillons d’Aile et de Petite-Aile ne couvrent rien d’étranger. Tout à bord, de la quille à la pomme du mât, est de chez nous. Ainsi le succès prouve-t-il non seulement que cette Française passionnée de France est la première parmi les meilleurs, mais aussi qu’en matière de construction navale notre pays tient la tête. Madame Hériot, avec une joie intense, confond ainsi tous ceux qu’aveugle leur admiration exclusive de tout ce qui est anglais, scandinave ou Yankee.

C’est ainsi qu’au mois d’août 1928, à bord de l’Aile, sixième du nom, triomphant de la Hollande, de l’Italie, de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de la Suède, de la Norvège et de la République Argentine, Madame Hériot a gagné les épreuves des Jeux Olympiques et de la Coupe d’Italie.

Entre les durs et quotidiens remorquages de l’aller et du retour, dans l’ambiance des jalousies frôlant parfois