Aller au contenu

Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
une âme à la mer

La pluie battante, les embruns embarquaient à bord comme chez eux, nos sacs étaient aussi mouillés à l’intérieur qu’à l’extérieur et nous étions nous-mêmes trempés jusqu’aux os.

Nous arrivions tous à la fois pour nous sasser à l’écluse ! treize 6 mètres, huit 8 mètres. Les règles de navigation comportent ordinairement assez d’égards et de prévenances envers les bateaux de course, si délicats et si précis. Hélas, pas en Hollande ! remorqueurs, chalands, barges et yachts de plaisance, sans aucun esprit sportif, nous bousculaient, nous raclaient, arrachant les pavillons par-ci, abîmant les peintures par là.

C’est à qui passerait le premier de l’autre côté de l’écluse.

Après deux ou trois passages dans cet enfer, l’Aile blanche était devenue un échantillon de palette. Un jour, enfin, elle eut son plat-bord arraché, et le patara cassé. Je fus obligée d’échanger quelques paroles avec le capitaine du navire abordeur.


L’ÉCLUSE


À l’écluse, tous les équipages sur le pont, hommes de toutes les nationalités se dévisageaient…