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à bord du finlandia

Chaque jour se renouvelle avec la fuite des heures, et tout s’écoule et tout s’éteint en une endormante torpeur qui n’a rien de réel et rien d’humain.

J’aime mon navire pour les heures d’oubli qu’il me donne.


EN QUITTANT « FINLANDIA »


Lorsque je prends la chaloupe pour me conduire à terre, je me retourne toujours longuement pour regarder mon navire.

Lorsque je vais à l’intérieur des terres, au moment de quitter la mer de vue, je jette un rapide regard d’adieu à la silhouette blanche là-bas posée entre ciel et eau !

Enfin, lorsque je reviens le soir, lasse de ma journée à terre, j’attends l’instant où le tournant du chemin me permettra de revoir mon navire.

Toujours ravie, mon sourire est pour lui, et ma reconnaissance aussi d’être là à m’attendre, d’être si beau dans la lumière du couchant, et de m’aider si bien à passer mes jours.

Une fois à bord, je me sens renaître.