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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/61

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à bord du finlandia

À peine une demi-heure s’est-elle écoulée après la découverte de cette mine, que tous les navires, dans un rayon de 600 milles, apprennent que là, tout se cache pour eux un danger mortel.

Par cette nuit noire, seule à mon bord où chaque petit événement prend sa place, j’admire cette grande nouvelle qui embarque comme un miracle.


MA DOULEUR


J’ai emporté ma douleur sur ce rocher désert et, seule, au milieu du silence, j’en contemple l’étendue.

Le ciel et la mer s’étendent indéfiniment autour d’elle et de moi.

La nature est ma grande consolatrice ; je me blottis contre elle ; réfugiée dans sa beauté, je me laisse bercer comme une enfant blessée pleure dans les bras de sa mère qui la console en l’endormant.

Étais-je faite pour tant souffrir ?

Oh ! l’agonie étouffante qui monte du cœur et qui se brise dans la gorge ! les larmes qui glissent, monotones, des yeux grands ouverts fixant au loin des horizons qu’ils ne voient pas !