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une âme à la mer

Elle est le rêve et le frisson
Dont j’ai senti vivre mon front.
Elle est l’orgueil qui fit ma tête
Ferme et haute, dans la tempête.
Ma peau, mes mains et mes cheveux
Sentent la mer
Et sa couleur est dans mes yeux ;
Et c’est le flux et le jusant
Qui sont le rythme de mon sang !



Au cassement de soufre et d’or
D’un ciel d’ébène et de portor,
J’ai regardé s’ouvrir la nuit
Si loin vers l’immense inconnu,
Que mon désir n’est point encor
Jusqu’aujourd’hui,
Du bout du monde, revenu.

(Émile Verhaeren).