Je dirai à ceux qui souffrent de partir pour un lointain voyage.
Dans l’isolement d’une ville inconnue, au milieu d’une foule qui vous ignore, il est bon de porter sa peine sans que personne s’en aperçoive.
On n’a plus à s’observer, à parler, à sourire, on n’a plus l’angoisse de piétiner ses souvenirs !
Votre douleur est moins poignante, elle est engourdie dans un cadre moins à elle.
Distraitement vos yeux errent sur des choses jamais vues, l’espace entre dans nos esprits, les pays passent avec leurs traditions. À mesure que le grand air balaie nos pensées nous voyons la petitesse des choses qui nous troublent.
L’âme s’épure au contact de la beauté, elle s’affine en devenant moins accessible et plus forte.
Les déceptions, les rancœurs s’éloignent.
Nul chagrin ne peut revenir d’un long voyage !
Il n’est plus en vous.
Vous l’avez laissé le long du chemin, sans savoir où !
Votre cœur tout grand est vide, il ne contient que reflets et douceurs.
L’indulgence est de retour, votre bonté est revenue pour embellir encore votre existence.