Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/90

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
une âme à la mer

MÉTÉOR IV EST À MOI


Je pars fin Décembre pour Rotterdam, pour chercher ma goëlette Ailée et la conduire au Havre.

J’emmène avec moi mon capitaine Breton, pour ne pas me trouver seule au milieu de ces étrangers.

J’arrive un soir tard, par la neige et un froid intense.

Le lendemain matin, je quittai l’hôtel pour m’installer à mon bord. J’avais emporté bien ferlés dans mes poches deux petits pavillons, un français et l’autre mon pavillon personnel, pour dire en arrivant chez moi : Envoyez ces pavillons. (L’équipage se composait de l’ancien capitaine du Kaiser, d’un second, d’un charpentier, de quatre matelots Allemands et de onze Hollandais).

Nous prenions la mer le lendemain. Au bout du quai, j’aperçus ma chère goëlette !

De bonheur mon cœur se mit à battre rapide, j’avançai en ne la quittant plus des yeux.

Arrivée à l’échelle de coupée, je vis l’équipage bien rangé et au moment où je montais à bord un coup de sifflet retentit tandis que tous ces hommes se découvraient et que oh ! joie ! à l’arrière