Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/100

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avait pour maîtres des Parthes, très habiles archers, et des Maures qui excellaient au maniement du javelot ; mais l’élève triomphait de tous ses maîtres. Quand le jour des jeux fut arrivé, une foule immense remplit l’amphithéâtre. On avait élevé à l’entour une galerie du haut de laquelle Commode, sans s’exposer aux dangers d’un combat, lançait en sûreté des javelots sur les bêtes féroces du cirque, et faisait parade d’adresse, mais non de courage. Il tua d’abord des cerfs, des daims et des bêtes à corne de toute espèce, excepté des taureaux. Il descendit de sa galerie pour combattre ces animaux ; il les poursuivait, et prévenait la vitesse de leur fuite par la rapidité et la sûreté de ses coups. II tua ensuite, du haut de la galerie, qu’il parcourait en lançant des traits, des lions, des panthères et des bêtes fauves de toute espèce. Jamais il ne visa deux fois le même animal, et tous ses coups étaient mortels. A peine la bête s’était-elle élancée dans l’arène, qu’elle tombait frappée au front et au cœur. Il ne dirigeait ses traits que vers ces parties de leur corps ; aussi le javelot ne frappait jamais ailleurs, et l’animal recevait la mort avec la blessure. On, rassemblait pour lui des animaux de toutes les parties du monde ; et nous vîmes alors pour la première fois en réalité des monstres que nous n’avions encore vus qu’en peinture. De l’Inde, de l’Éthiopie, du midi et du septentrion, on lui amenait des animaux