Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/101

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jusqu’alors inconnus dans nos climats ; Commode les donnait en spectacle aux Romains, et les faisait tomber sous ses coups. On ne se lassait point d’admirer sa prodigieuse adresse. Quelquefois il se servait de flèches années d’un fer en croissant, contre des autruches de Mauritanie. Ces oiseaux, sans quitter la terre, courent avec la plus grande rapidité, poussés par leurs ailes comme par des voiles. Commode les visait avec tant d’adresse et de force qu’il leur coupait le cou, et dans cet état, l’impétuosité de leur élan les entraînait quelque temps encore. Un jour, une panthère s’était jetée avec la rapidité du vent sur un homme descendu dans le cirque ; déjà elle avait saisi le malheureux et allait le déchirer. Commode lance son javelot, abat la panthère, sauve l’homme, et par un heureux coup prévient la morsure des dents acérées du monstre. Un autre jour, on fit sortir de leurs loges cent lions, qu’il tua les uns après les autres avec un pareil nombre de javelots. On les laissa longtemps étendus sur l’arène, chacun les compta à loisir ; tous les javelots avaient porté. XLVIII. Jusqu’alors, quoique cette conduite de l’empereur fût contraire à la dignité d’un prince, elle ne laissait point de plaire au peuple, parce qu’elle prouvait de la force et de l’adresse. Mais lorsque Commode vint à se montrer nu dans l’amphithéâtre et à combattre, armé de l’épée, des gladiateurs, ce fut