Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/206

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méprisait les goûts de son frère, il affectait d’aimer la vie des camps. Violent dans toutes ses actions, il ne cherchait pas à persuader ; c’était par la terreur et non par la bienveillance qu’il voulait se faire des amis.

V. Leur mère essaya vainement de rapprocher deux frères divisés de sentiments jusque sur les objets les rnoins importants. Enfin, craignant les embûches mutuelles auxquelles le séjour de Rome les exposait, ils prennent la résolution de se partager l’empire. Ils assemblent les amis de leur père, et en présence de Julie, ils demandent que l’empire soit divisé ; qu’Antonin reste maître de l’Europe, tandis que Géta régnera sur le continent opposé, sur l’Asie. La providence elle-même, suivant eux, avait fait ce partage, en jetant la Propontide entre les deux continents : « Antonin, ajoutaient ils, aurait une armée campée près de Byzance ; Géta aurait la sienne à Chalcédoine en Bithynie ; ces deux armées, ainsi opposées l’une à l’autre, défendraient les frontières des deux empires et fermeraient le passage à tout ennemi. Les sénateurs nés en Europe resteraient à Rome. Ceux dont l’origine était asiatique devaient suivre Géta. Ce prince trouvait pour son empire un siège convenable à Antioche ou à Alexandrie, villes dont la grandeur, disait-il, le cédait à peine à celle de Rome. Les peuples du midi de l’Afrique, les Maures, les Numides