Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/217

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place le corps ; l’empereur, après un sacrifice d’animaux de toute espèce, met le feu au bûcher, et, tenant un flacon à la main, il fait des libations et il invoque les vents. Par malheur il était chauve, et quand il chercha des cheveux pour les jeter dans les flammes, il fut la risée des spectateurs. Toutefois, il coupa tous ceux qu’il put rassembler. Il vouait aussi une admiration particulière à Sylla et même au Carthaginois Annibal ; il éleva des statues et des monuments en leur honneur.

XV. Il quitte ensuite Ilion, parcourt l’Asie, la Bithynie, change, en passant, l’administration de ces contrées, et arrive à Antioche. Il y reçoit le plus brillant accueil, y fait un assez long séjour, et se dirige vers Alexandrie, pour contenter son désir ardent de voir une ville élevée à la mémoire d’Alexandre, et pour consulter le dieu du pays, objet d’une vénération particulière. Il se montre alors passionnément occupé du culte de ce dieu et de la mémoire de son héros. Il donne ordre de préparer des hécatombes et toutes les purifications nécessaires à une cérémonie funèbre. Instruit de ces pieuses intentions, le peuple d’Alexandrie, naturellement léger, et accessible à toutes les impressions, court, dans le délire de sa joie, implorer la faveur et la bienveillance de l’empereur, et donne à son entrée une solennité dont aucun prince n’avait encore obtenu les