Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/234

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deux côtés on aurait enlevé et brûlé les cadavres. Macrin fut convaincu qu’ils ne soupçonnaient point la mort du prince qui avait soulevé tant de haine. Il envoya aussitôt à Artaban des ambassadeurs et une lettre : « Antonin, lui apprenait-il, n’existait plus ; l’homme qui avait violé ses serments et la plus sainte alliance avait subi le digne châtiment de ses crimes. » Il ajoutait que les Romains, rentrés dans leurs droits, lui avaient déféré le pouvoir souverain : «  Jamais il n’avait approuvé la perfidie d’Antonin. il était prêt même à rendre au roi des Parthes les prisonniers qui vivaient encore et tout le butin que son prédécesseur avait fait. Il espérait qu’Artaban changerait sa haine en amitié, et il lui offrait de cimenter leur alliance par des serments et des sacrifices. » Artaban, instruit de son erreur par cette lettre et par le récit du meurtre d’Antonin, que lui firent les ambassadeurs, pensa qu’une telle mort avait assez puni le parjure, et, satisfait de voir qu’on lui rendait ses prisonniers et ses trésors, sans qu’il lui en coûtât plus de sang, accepta la paix et s’en retourna dans ses États.

XXXI. Macrin, de son côté, quitta la Mésopotamie avec ses troupes, et partit pour Antioche.