Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/261

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I. J’ai raconté dans le livre précédent comment mourut Antonin. Alexandre, à son avènement au trône, se vit bien entouré de l’appareil extérieur de la dignité souveraine, mais l’administration des affaires publiques et tous les soins de l’empire étaient réglés par les deux princesses. Elles s’efforcèrent de tout ramener aux bonnes mœurs et à la gravité antique. Elles choisirent d’abord dans l’ordre des sénateurs seize membres qui leur parurent les plus distingués par la gravité de leur âge et l’intégrité de leur vie, pour siéger près de l’empereur et former son conseil ordinaire. Rien ne se disait ou ne s’exécutait qu’ils ne l’eussent sanctionné d’abord par leur jugement et par leur suffrage. Le peuple, l’armée et le sénat étaient ravis de cette forme nouvelle du gouvernement, qui, de la plus insolente tyrannie, se trouvait transformé en une sorte d’aristocratie.

II. On s’empressa de rendre à leurs anciens temples, à leurs sanctuaires particuliers, les statues des dieux qu’Antonin avait enlevées ou déplacées. On priva des avantages qu’ils avaient reçus tous ceux