Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/270

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sénat, et après y avoir parlé dans le même sens, il décrête l’expédition. Quand le jour fixé arriva, on célébra le sacrifice d’usage au commencement des guerres ; puis Alexandre, conduit par le sénat et tout le peuple, partit de Rome, se tournant de temps en temps vers la ville et pleurant. Il n’était pas un citoyen qui l’accompagnât sans larmes ; car il avait inspiré un grand amour pour sa personne à tout ce peuple au sein duquel il avait été élevé et qu’il avait gouverné avec clémence pendant tant d’années. Il fit la route en grande hâte, visita rapidement les peuples et les armées d’Illyrie, d’où il tira encore de nombreuses troupes, et arriva à Antioche. Là, il disposa tout pour la guerre prochaine, exerça ses soldats et les forma aux habitudes militaires.

XI. Il voulut encore une fois cependant envoyer au Perse une ambassade, et traiter avec lui de paix et d’alliance. Il espérait que sa présence persuaderait ou effrayerait le barbare. Mais Artaxerce renvoya les ambassadeurs romains sans qu’ils eussent pu remplir leur mission, et de son côté adressa, comme députés, à Alexandre quatre cents Perses de la plus haute stature, couverts d’or et de vêtements précieux, remarquables par la beauté de leurs chevaux et de leurs arcs. Il croyait intimider les Romains par l’aspect menaçant de ces hommes, par la pompe de leur costume. Ces ambassadeurs venaient dire «  que le grand