Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/269

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majesté romaine, il ose envahir et dévaster nos provinces. J’ai d’abord essayé de le détourner par des lettres, par la persuasion, de cette folle et insatiable ambition. Mais, entraîné par l’insolence naturelle aux barbares, il refuse de rester sur son territoire, et nous provoque à la guerre. Loin de nous tout délai, toute hésitation : Vétérans, rappelez-vous les trophées qu’avec Sévère et mon père Antonin, vous avez remportés souvent contre ces barbares ; et vous, qui êtes dans la force de la jeunesse, désirez l’honneur et la gloire ; montrez que si, dans la paix, vous savez être doux et modérés, vous savez aussi, quand la nécessité l’exige, faire la guerre en vaillants soldats ! Les barbares ont de l’audace devant une armée qui se retire, qui hésite à les combattre ; ils ne résistent pas à qui les attend de pied ferme. Ils ne savent pas se battre en bataille rangée ; ils n’espèrent rien d’un engagement général avec l’ennemi ; mais ils s’avancent, ils fuient tour à tour ; ils n’attendent d’autre fruit de la guerre que leurs rapines. Nous avons tout pour nous, l’ordre, la discipline, et de plus l’habitude de les avoir toujours vaincus. »

X. Ce discours d’Alexandre fut accueilli par les acclamations joyeuses de toute l’armée ; et les soldats témoignèrent la plus vive ardeur pour cette guerre. L’empereur leur fuit de magnifiques largesses, et leur ordonne de se préparer au départ ; il entre ensuite au