Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/73

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mille fois heureux de faire le bien, sous les yeux d’un pareil témoin ! La sagesse du prince qui vous dirigeait réclame à bon droit une part d’honneur dans les succès qu’a obtenus jusqu’ici votre courage. Mais ceux que vous obtiendrez avec moi, avec votre jeune empereur, couvriront votre fidélité et votre valeur d’une gloire qui n’appartiendra qu’à vous seuls. Vous donnerez ainsi de l’autorité à ma jeunesse, que vous associerez à l’éclat de vos triomphes. Les barbares que nous combattons, réprimés dès le commencement de ce nouveau règne, ne puiseront pas une nouvelle audace dans le mépris de mon jeune âge ; et instruits par leurs revers, ils n’oseront plus troubler l’avenir. » Quand Commode eut ainsi parlé, il fit distribuer de grandes sommes pour s’assurer de ses soldats, et rentra au milieu de sa cour.

XII. Pendant un court espace de temps, tout fut dirigé par les amis de Marc-Aurèle. Ils ne cessaient d’entourer le jeune empereur de leurs soins et de leurs sages conseils, et ne lui permettaient que le repos nécessaire à sa santé. Mais bientôt se glissèrent dans son intimité quelques courtisans qui ne négligèrent rien pour pervertir le naturel encore flexible du jeune empereur. Ces flatteurs parasites, qui plaçaient la félicité dans les orgies de la table et au sein des plus honteuses débauches, ne cessaient d’entretenir le prince des délices de Rome ; ils lui