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MELPOMÈNE, LIVRE IV.

fossé que creusèrent les fils des esclaves aveugles, et jusqu’à Cremnes, ville commerçante sur le Palus-Mæotis. Il y a même une partie de cette nation qui s’étend jusqu’au Tanaïs. Au nord, au-dessus de ces Scythes royaux, on rencontre les Mélanchlænes, peuple qui n’est point scythe. Au delà des Mélanchlænes, il n’y a, autant que nous pouvons le savoir, que des marais et des terres sans habitants.

XXI. Le pays au delà du Tanaïs n’appartient pas à la Scythie ; il se partage en plusieurs contrées. La première est aux Sauromates. Ils commencent à l’extrémité du Palus-Mæotis, et occupent le pays qui est au nord ; il est de quinze journées de marche : on n’y voit ni arbres fruitiers ni sauvages. La seconde contrée au-dessus des Sauromates est habitée par les Budins ; elle porte toutes sortes d’arbres en abondance. Mais, au-dessus et au nord des Budins, le premier pays où l’on entre est un vaste désert de sept jours de chemin.

XXII. Après ce désert, en déclinant vers l’est, vous trouvez les Thyssagètes : c’est une nation particulière et nombreuse, qui ne vit que de sa chasse. Les Iyrques leur sont contigus. Ils habitent le même pays, et ne vivent aussi que de gibier, qu’ils prennent de cette manière : comme tout est plein de bois, les chasseurs montent sur un arbre pour épier et attendre la bête. Ils ont chacun un cheval dressé à se mettre ventre à terre, afin de paraître plus petit. Ils mènent aussi un chien avec eux. Aussitôt que le chasseur aperçoit du haut de l’arbre la bête à sa portée, il l’atteint d’un coup de flèche, monte sur son cheval, et la poursuit avec son chien, qui ne le quitte point.

Au delà des Iyrques, en avançant vers l’est, on trouve d’autres Scythes qui, ayant secoué le joug des Scythes royaux, sont venus s’établir en cette contrée.

XXIII. Tout le pays dont je viens de parler, jusqu’à celui des Scythes, est plat, et les terres en sont excellentes et fortes ; mais au delà il est rude et pierreux. Lorsque vous en avez traversé une grande partie, vous trouvez des peuples qui habitent au pied de hautes montagnes. On dit qu’ils sont tous chauves de naissance, hommes et femmes ;

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