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Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/14

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λεῖς)[1]. Plusieurs de ses sujets semblent avoir été repris par Théocrite. Le fait est certain pour le mime intitulé les Femmes aux fêtes de l’Isthme, il a servi de modèle aux Syracusaines[2], et l’imitation paraît avoir été poussée assez loin, car l’enfant qui paraît dans la quinzième idylle se trouvait déjà dans le mime de Sophron[3]. On a prétendu, de même, que Théocrite dans sa Magicienne s’était inspiré du mimographe, et le scoliaste ajoute — le détail est piquant — que le personnage de Thestylis est emprunté « maladroitement » à Sophron. Il semble cependant que la part de l’imitation soit très restreinte dans cette deuxième idylle : l’histoire des amours de Simaitha est bien de Théocrite et de son époque. L’imitation serait donc réduite aux incantations, aux formules magiques prononcées par la femme abandonnée, et c’est là sans contredit la partie la moins importante et la moins belle du morceau. On peut toutefois citer pour mémoire deux mimes de Sophron où la sorcellerie jouait un rôle[4] : Les femmes qui veulent faire descendre la lune et les Magiciennes. Ce dernier est, selon toute vrai-

  1. Demetr., de Elocutione, 128.
  2. Hypoth., Th. 15 : παρέπλασε δὲ τὸ ποιημάτιον ἐκ τῶν παρὰ Σώφρονι θεωμένων τὰ Ἴσθμια.
  3. Cf. Chorikios, Apologie des Mimes, publiée par Ch. Graux, Revue de philologie, t. I, p. 209, année 1877.
  4. Ταὶ γυναῖκες αἳ τὰν θεὸν φαντὶ ἐξελᾶν.