meilleur parti n’est-il pas de prendre un autre ami ? Ici Gullis fait une pause et vient au vrai motif de sa visite. Grullos, un athlète cinq fois couronné, se meurt d’amour pour la jeune femme. Nuit et jour il assiège la maison de Gullis : la passion l’affole. Sans doute, Métriché prendra pitié de lui : elle le fera pour Aphrodite qui le veut, et pour elle-même qui trouvera tout ensemble plaisir et bénéfice. L’entremetteuse a fini son discours : Métriché lui répond très dignement, sans colère. Toute autre que Gullis aurait été chassée, car de pareils discours conviennent à des courtisanes, et Mandris n’est pas fait pour jouer un sot personnage ; Gullis laissera donc ces propos pour boire une coupe de vin doux : ce sera le prix d’une aimable visite. Gullis voit qu’elle a perdu sa peine et prend vite son parti de sa mésaventure. Il lui reste heureusement Myrtalé et Simé, dont la vertu n’est pas aussi farouche.
L’intérêt de ce mime est plutôt dans la composition, dans l’habile ménagement des effets, que dans la peinture des mœurs ou des sentiments. Avant de parler au nom de Grullos, l’entremetteuse ne semble donner à la jeune femme que des conseils désintéressés ; elle lui rappelle maint proverbe, maint sage dicton : « La vieillesse vient à notre insu ». « Après le beau temps, l’orage. » C’est bien ainsi, notons-le, que doit parler notre vieille : le peuple a toujours aimé les proverbes, et les