plus secourable aux femmes ». Le mot est plaisant, dans sa simplicité.
On peut sans doute regretter qu’Hérondas ait exercé son talent sur de pareils sujets ; mais il faut convenir qu’il a montré rarement plus de verve et de naturel. Cette scène avec Kerdon, contée par Koritto, est d’un comique achevé : si le sujet n’était aussi graveleux, le talent de l’auteur le sauverait presque. Il est difficile de conserver une telle désinvolture dans l’obscénité. Aristophane est souvent aussi licencieux, mais l’immoralité disparaît emportée dans sa fantaisie bouffonne. Hérondas va plus loin, il garde son calme et son sérieux, et cette impassibilité, qui semble un danger, le sauve. C’est qu’il est un des rares écrivains qui possèdent l’ « art du naturel ».
Le mime du Cordonnier fait suite au précédent : nous avons vu Métro demander à Koritto l’adresse de Kerdon ; la nouvelle cliente et l’habile ouvrier sont devenus bons amis dans l’intervalle : Métro lui amène des acheteurs, et Kerdon lui donne de la marchandise en récompense. L’auteur nous introduit dans la boutique du cordonnier, où deux femmes, conduites par Métro, viennent acheter des chaussures. Le héros du mime est naturellement le « petit homme chauve ». Il s’entend merveilleusement à vanter sa marchandise : il est rusé, retors, bavard et sait mieux qu’aucun autre entor-