tiller la pratique. Aussitôt que paraît Métro, suivie des deux acheteuses, nous le voyons s’empresser au-devant d’elles et rudoyer un de ses esclaves. L’un d’eux passe son temps à dormir, son camarade va le réveiller à coups de poing. On apporte des chaussures de divers genres, et Kerdon les détaille aux clientes : il en fait admirer le fini, la solidité, la couleur. Puis il essaie de se faire plaindre : la vie est dure, les tanneurs vendent le cuir très cher, ils travaillent moins et le profit n’est que pour eux. Kerdon parle encore, ce semble, de ses enfants qui ne font rien et ne sont bons qu’à lui demander la becquée ; ce n’est pas sur eux qu’il peut compter : il lui faut nourrir treize esclaves. Après avoir apitoyé ses clientes, notre homme cherche à les éblouir. Il fait passer devant elles tout ce qui se trouve dans la boutique, et tandis que son fidèle apprenti, Pistos, est en train de tout déballer, Kerdon énumère avec volubilité toutes les formes de chaussures qu’il a en magasin : la liste en est longue, il y en a dix-sept ou dix-huit. Rien n’est plus curieusement observé que les scènes de marchandage qui suivent : Kerdon, qui veut tirer bon prix de son travail, a recours à toutes les ruses, à toutes les roueries du métier : il veut que sa cliente fixe le prix elle-même, mais il a soin d’ajouter qu’il ne faut pas lésiner pour avoir un vrai travail d’ouvrier, il fait
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Apparence