thymo tinctum » : le texte du grammairien latin, sans doute incomplet, donne à Hipponax cet éloge assez inattendu que plusieurs critiques restituent justement à Hérondas. On sait enfin que Cn. Mattius avait composé des mimiambes, et tout porte à croire qu’il avait pris Hérondas pour modèle.
On savait donc qu’un poète distingué, fort estimé des anciens s’était exercé dans le genre du mime. La science n’allait guère plus loin : on ignorait jusqu’à l’âge des fragments conservés, et sur ce chapitre, la fantaisie des critiques s’était donné carrière. Aujourd’hui que la découverte du précieux papyrus a tranché le débat, il est à peu près inutile de rappeler les diverses façons dont la question avait été résolue. Je cite seulement pour mémoire l’étrange hypothèse de Bergk qui fait vivre Hérondas à l’époque de Xénophon : la seule raison invoquée est que le nom de Grullos se trouve dans un fragment du mimographe et que le fils du célèbre historien portait ce nom. Une pareille supposition était inadmissible, même avant la publication des mimiambes. Il n’est pas moins étrange de voir certains commentateurs anglais qui persistent encore aujourd’hui à faire d’Hérondas un écrivain de l’époque impériale, un imitateur de Catulle[1]. Si l’on s’appuie, pour défendre
- ↑ Ellis, Classical Review, V, 457, « On the Epoch of Herondas ».