Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/9

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une opinion aussi hasardée, sur ce seul fait qu’on trouve dans les mimiambes les mêmes sentences générales, les mêmes idées sur l’amour que chez Catulle et les Cantores Euphorionis, l’argument n’est que spécieux. Chez tous les écrivains érotiques, les mêmes lieux communs se retrouvent, et les propos de Gullis sont ceux de toutes les femmes de son espèce : c’est le répertoire classique des entremetteuses. L’opinion de M. Ellis n’est donc pas plus fondée que celle de Bergk. Depuis quelques années déjà, les historiens de la littérature alexandrine s’accordaient à faire d’Hérondas un contemporain de Théocrite : la lecture des mimiambes nous conduit à la même conclusion. On a même pu, d’après certains vers du premier mime, donner une date plus précise : le poète dans un éloge de l’Égypte cite le θεῶν ἀδελφῶν τέμενος, on a donc lieu de supposer qu’il s’agit de Ptolémée II Philadelphe et d’Arsinoé et que le roi généreux dont parle Gullis n’est autre que Ptolémée III Évergète

Peut-on recueillir dans les mimes d’Hérondas quelques renseignements sur la personne même du poète ? Il faut avouer que si l’on peut, grâce à ces sept poèmes, rendre justice au talent de l’écrivain, on y trouve fort peu d’indices sur sa vie, sur le milieu dans lequel il vivait. La scène de plusieurs de ses mimes se passe dans l’île de Cos : certains noms d’hommes ou de divinités nous l’attes-